BOSS : Ce malade qui nous gouverne

Classification : 3 étoiles.

Regardé par le rédacteur : Intégrale.

Tom Kane apprend de la bouche de sa neurologue qu’il est atteint de démence à corps de Lewy, une grave maladie neurodégénérative qui ne lui laisse que quelques années à vivre. Elle lui annonce qu’il va souffrir d’hallucinations, de paranoïa et de délire. La consultation se déroule dans un hangar désaffecté d’une zone industrielle de Chicago dont Tom Kane est le maire. Il ne compte pas révéler sa maladie et encore moins mettre un terme à son mandat, raisons pour lesquelles cette rencontre doit rester secrète.

Pourquoi voir avec plaisir Boss ?

Mascarade dans un univers glacial

Cette scène d’ouverture choc nous plonge d’emblée dans l’univers que Kane dirige en maître absolu. Il cultive le goût du secret et du mensonge et a la manipulation dans le sang. Son mariage avec Meredith, la fille du précédent maire, est une mascarade, les deux époux ne se côtoyant qu’à l’occasion d’inaugurations quelconques ou de réunions où leur présence à tous deux est indispensable à la carrière de monsieur. Mais si elle ose s’écarter du script qu’il a écrit pour elle, il lui en cuira, comme le prouve cette gifle magistrale et soudaine qu’il lui administre dès que leurs interlocuteurs auront quitté la pièce. La glaciale Meredith n’est pourtant pas une femme soumise et elle sait d’autant mieux rendre les coups. C’est la raison pour laquelle Kane lui cache sa maladie.

Le cynisme en art de vie

Le couple a une fille, Emma, qui a depuis longtemps rompu avec eux. Elle est bénévole au sein d’une clinique de quartier pour indigents. Contre toute attente, c’est vers elle que se tourne Kane pour se confier. Mais de sa part, on peut attendre un mauvais tour qui finit par arriver en fin de saison 1 et qui sera d’une rare cruauté.

Kane adore patauger dans le cynisme. Il n’a rien de ces voyous flamboyants et iconoclastes qu’on aime haïr. C’est un homme austère, qui ne sourit jamais, et qui est capable de vous humilier dans une débauche de mots d’une violence inouïe, jusqu’à vous ordonner de vous agenouiller. Ses conseillers assistent, surpris et inquiets, à des scènes de plus en plus surréalistes où le maire ne semble pas être dans son état normal. Même si l’on sait que les hommes politiques ne sont pas des tendres, quand il exige qu’on punisse un syndicaliste un peu trop remuant (on lui coupera les oreilles !), on se dit que les scénaristes en font un peu trop.

On récolte ce qu’on sème

La deuxième saison est beaucoup plus intéressante. L’image de Kane s’est ternie à un tel point qu’il commence à écouter ses conseillers, à se rapprocher de sa femme, à recruter une de ses opposantes et même à offrir un gros contrat de construction non pas à celui qui lui a versé la plus grosse commission mais à un entrepreneur honnête. Bref, il devient sentimental. Son entourage s’interroge. Le petit cercle au courant de sa maladie aussi. Kane a-t-il réellement changé ? Est-ce une nouvelle ruse ? Ou bien est-ce la maladie qui l’assaille ? Tout à coup, Boss devient une série passionnante.

L’éternel recommencement

Boss ne parle pas seulement d’un homme politique ignoble mais aussi de la façon dont il a atteint les sommets et dont il reste en place. Ses méthodes d’arriviste, son mariage sans amour avec la fille de l’ancien maire, l’ont transformé psychologiquement. Que la série se termine par la mort de Kane, sa guérison ou bien sa chute politique importe peu. Car dans l’ombre, son assistant personnel, le sémillant Ian Todd, suit le même parcours. L’éternel recommencement.

Christophe Petit

Mise en ligne : vendredi 10 janvier 2014 / Révision : mercredi 20 août 2014

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Comment regarder Boss ?

Il faut la voir dans l’ordre impérativement.

Y a-t-il une fin ?

Un téléfilm de conclusion serait en préparation mais rien ne garantit qu’il voie le jour.

Temps forts et temps faibles

Temps fort incontestable : la deuxième saison.

À quel public s’adresse-t-elle ?

L’heure étant à un profond rejet des politiques par les citoyens, la série confirme que nous sommes « gérés » par des gens très peu scrupuleux qui affichent un révoltant mépris envers leurs administrés.

Si vous avez aimé, vous pouvez regarder dans le même genre :

Les séries mettant en scène un anti-héros (Les Soprano, Mad Men, Breaking Bad…).

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Où voir Boss ?

À la télé : sur OCS City – Génération HBO. Dommage qu’aucune grande chaîne ne l’ait encore acquise.

DVD : L’intégralité de la série est disponible en DVD.

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Fiche technique de Boss (suite)

Producteurs exécutifs : Farhad Safinia, Gus Van Sant, Kelsey Grammer, Lynnie Greene, Richard Levine, Stella Bulochnikov, Brian Sher, Stella Stolper

Musique du générique : Satan Your Kingdom Must Come Down interprété par Robert Plant & The Band of Joy

Production : Lions Gate Television, Grammnet Productions NH, Roya Productions Small Wishes, Old Friends Productions, Boss Kane Productions, Category 5 Entertainment, Starz Original

Distribution

Kelsey Grammer : Tom Kane

Connie Nielsen : Meredith Kane

Hannah Ware : Emma Kane

Jeff Hephner : Ben Zajac

Kathleen Robertson : Kitty O’Neill

Troy Garity : Sam Miller

Rotimi : Darius

Jonathan Groff : Ian Todd (saison 2)

Tip Harris : Trey (saison 2)

Sanaa Lathan : Mona Fredricks (saison 2)

Martin Donovan : Ezra Stone

Francis Guinan : McCall Cullen (Mac)

Amy Morton : Catherine Walsh (saison 2)

Nicole Forester : Maggie Zajac

Karen Aldridge : Dr Ella Harris

James Vincent Meredith : Ross

Anthony Mockus Sr. : Rutledge

Gil Bellows : Vacarro (saison 2)

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Épisodes de Boss

Première saison (2011)

1   1.01   Les combattants de la lumière (Listen)

2   1.02   Réflexe (Reflex)

3   1.03   Mon royaume pour un cheval (Swallow)

4   1.04   Dérapage (Slip)

5   1.05   Rosebud (Remembered)

6   1.06   Crachat (Spit)

7   1.07   Gel (Stasis)

8   1.08   L’heure du choix (Choose)

Deuxième saison (2012)

9   1.09   Plus fort que les mots (Louder Than Words)

10   1.10   Entre la vie et la mort (Through and Through)

11   1.11   Absolution (Ablution)

12   1.12   Rédemption (Redemption)

13   1.13   Maniaque (Mania)

14   1.14   Émeutes (Backflash)

15   1.15   La conversation (The Conversation)

16   1.16   On récolte ce qu’on sème (Consequence)

17   1.17   Pris au piège (Clinch)

18   1.18   La vérité (True Enough)