BRAQUO : Du réalisme explosif à l’abus de testostérone
Classification : 3 étoiles pour la saison 1, 1 étoile pour les saisons 2 et 3
Regardé par le rédacteur : Intégralité des trois premières saisons
Eddy Caplan, Walter, Théo et Roxane forment une équipe de flics soudée. Leur existence bascule quand leur ami Max se suicide lors d’une investigation la police des polices. En cherchant à laver l’honneur de Max, ils deviennent des fugitifs.
Pourquoi jeter un œil sur Braquo ?
De l’utilité du métier de flic
Eddy Caplan, Walter Morlighem, Théo Wachevski et Roxane Delgado forment une équipe soudée du Service Départemental de la Police Judiciaire des Hauts-de-Seine reconnue pour son efficacité. Ils ne sont pas « devenus des héros sur de simples présomptions », affirme leur supérieur. Leur existence déjà mouvementée vire à l’escalade dans l’illégalité pour laver l’honneur de leur ami Max, qui se suicide lors d’une investigation de l’IGS (la police des polices) après un interrogatoire trop musclé sur une petite frappe répugnante.
Cette revanche va s’accompagner de morts, d’abord quasi accidentelles, puis inévitables. Sans grand étonnement, finalement. « Cela faisait tellement longtemps que vous ne viviez plus comme des flics. Vous vous protégiez derrière votre insigne et votre douleur pour donner un sens à ce que vous faisiez, mais vous ne servez plus à rien. Max en était malade à en crever », assène la veuve de Max à Caplan. Et amener Caplan et ses complices à devenir des fugitifs.
Stylisation des scènes d’actions
Écrite par Olivier Marchal, devenu acteur, scénariste et réalisateur de fictions policières après avoir passé une dizaine d’années au service de l’état (police judiciaire, renseignements généraux), Braquo surprend d’abord par son savant dosage entre approche pragmatique du quotidien des flics et grain de folie dans le scénario, avec une signature d’image particulièrement originale.
Autant la première saison captivait par son réalisme, avec une situation qui dégénérait de manière incroyable à partir d’un interrogatoire de routine manqué, avec des dialogues qui fleuraient bon le vécu avec juste ce qu’il fallait de littérature pour les rendre marquants et une violence rendue digeste par la stylisation des scènes d’actions dignes d’un long métrage. Autant, dans les deux saisons suivantes, tout n’est plus qu’abus de testostérone, tant le règlement de comptes remplace systématiquement toute tentative de dialogue.

Perte en crédibilité
La deuxième saison, celle de la rédemption pour l’équipe de Caplan, est particulièrement jonchée de morts. Le scénario, laissant pourtant peu de répit, perd ainsi en consistance, malgré des personnages fascinants comme le colonel Dantin, Gaëtan Merks, Serge Lemoine (déjà présent dans la saison 1) et Madame Arifa, remarquablement interprétés par François Levantal, Pascal Demolon, Alain Figlarz et Annie Mercier. Et offre peu de doutes sur le sort de commun des mortels de ces fortes personnalités, abusant de testostérone.
Dans la troisième saison, exit les personnages attrayants et la qualité des dialogues. Même la méchanceté de l’effroyable Roland Vogel (Geoffroy Thiebaut) se délite. Place au cours de russe (une langue magnifique) – car tous les dialogues de la mafia sont en version originale sous-titrée pour faire plus vrai -, et à la vengeance des femmes. Le Taser remplace dès qu’il le peut les armes à feu, qui restent toutefois de sortie pour cribler les véhicules, mais la crédibilité des situations continue de s’épuiser.
François Simoneschi
Mise en ligne : mercredi 7 mai 2014 / Révision : mercredi 7 mai 2014
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Comment regarder Braquo ?
Y a-t-il une fin ?
Non. Une quatrième et dernière saison est annoncée.
Temps forts et temps faibles
La première saison est saisissante, la deuxième un peu trop fracassante, et la troisième progressivement lassante. Pourquoi faire disparaître autant de personnages (notamment les méchants) aussi facilement, après s’être donné tant de mal à les créer ? Il faut toutefois reconnaître à Braquo une formidable capacité à terminer leurs saisons sur un cliffhanger.
À quel public s’adresse-t-elle ?
Aux amateurs de fictions policières musclées. Surtout pas aux adolescents, en raison de nombreuses scènes de violence.
Si vous avez aimé, vous pouvez regarder dans un genre différent : Engrenages

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Fiche technique de Braquo (suite)
Musique : Erwann Kermorvant
Production : Hervé Chabalier, Claude Chelli
Distribution
Jean-Hugues Anglade : Eddy Caplan
Nicolas Duvauchelle : Théo Wachevski
Joseph Malerba : Walter Morlighem
Karole Rocher : Roxane Delgado
Geoffroy Thiebaut : Roland Vogel
Alain Figlarz : Serge Lemoine
Samuel Le Bihan : Commandant Gabriel Marceau
Pascal Elso : Procureur de la République Vanderbeke
Joël Lefrançois : Commandant Roland Fargette
Laëtitia Lacroix : Valérie Borg
Isabelle Renauld : Commissaire Divisionnaire Michelle Bernardi
Eden Ducourant : Léa Morlighem
Tristan Aldon : Oscar Morlighem
Fanny Bastien : Catherine Morlighem
Xavier Letourneur : Rocky
Arsène Jiroyan : Atom Paradjanov
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Épisodes de Braquo
Première saison (2009)
1 1.01 Max
2 1.02 La Ligne jaune
3 1.03 La Tête dans le sac
4 1.04 L’Autre Rive
5 1.05 Loin derrière la nuit
6 1.06 Tarif de groupe
7 1.07 Tangente
8 1.08 Eddy
Deuxième saison (2011)
9 2.01 Les Damnés
10 2.02 Seuls contre tous
11 2.03 Tous pour un
12 2.04 Chèvres et Chacals
13 2.05 Infiltré
14 2.06 Mère (&) patrie
15 2.07 Au nom du pire
16 2.08 4 moins 1
Troisième saison (2014)
17 3.01 Affliction
18 3.02 Nos funérailles
19 3.03 Odessa
20 3.04 Stoukatch
21 3.05 Le Lait et le Miel
22 3.06 Prologue
23 3.07 Andreas
24 3.08 Entre la Terre et l’Enfer
