KILL POINT : Duel surréaliste, pour l’honneur
Classification : 3 étoiles
Regardé par le rédacteur : Intégralité de la minisérie
Des vétérans de la guerre en Irak attaquent une banque. Le braquage tourne mal, et ils se retrouvent bloqués à l’intérieur de l’établissement, avec une dizaine d’otages. Ils connaissent la position d’assiégés et ne sont pas dépourvus de bons sentiments. Mais ce ne sont pas les seules surprises qui attendent l’équipe de négociateurs, le FBI et le SWAT…
Pourquoi voir avec plaisir Kill Point ?
Deux duellistes de talent
Le braquage de banque constitue un genre à part dans la catégorie des œuvres à suspense, aujourd’hui difficile à renouveler. C’est pourtant ce que réussit brillamment la minisérie Kill Point : Dans la ligne de mire, qui en casse les codes pour transformer cette aventure en western, avec une lutte conduite au nom de l’honneur par deux duellistes de talent : Horst Cali, le négociateur en chef et Jake Mendez, le meneur des braqueurs.

Unis, à la vie, à la mort
Ce face à face surréaliste est provoqué par un geste banal, un portable tombé de la poche de convoyeurs qui, de retour à la banque, interrompent un travail vite fait, (presque) bien fait. En effet, des vétérans de la guerre en Irak, tous membres de la même unité 10-13, sont en train de sortir de l’établissement avec des sacs remplis de billets. Une fusillade éclate, et les braqueurs, ralentis dans leur fuite, sont contraints de se replier à couvert. Le braquage devient une prise d’otages. Un négociateur et une équipe d’intervention du S.W.A.T sont dépêchés sur place, bientôt rejoints par le F.B.I. La décision de donner l’assaut est même prise rapidement.

Le dénouement de l’affaire est encore loin. Pas seulement parce que les vétérans se sont déjà retrouvés assiégés, et qu’ils forment un groupe soudé, encore parfaitement rompu au combat et uni par une solidarité à la vie, à la mort. Surtout parce que dans ce huis clos, les issues de secours sont bien plus multiples qu’il n’y paraît.
Les bons soldats font de mauvais civils
Durant huit épisodes haletants, Kill Point : Dans la ligne de mire va savoir mêler personnages étonnants, scènes d’action, et dialogues percutants. Dans ce braquage, rien ne se déroule comme attendu : les braqueurs sont des types extrêmement prévenants avec leurs otages et suscitent de la sympathie jusque dans les rangs de l’opinion publique, leur forfait s’apparente davantage à une juste revanche qu’à un délit répréhensible, négociateurs et forces de l’ordre ne jouent pas la concurrence mais la complémentarité, les otages ne sont pas de simples objets de transaction mais ont quasiment tous un rôle déterminant dans le cheminement et la résolution de cet évènement…
On assiste même à des scènes surréalistes : des dialogues entre tireurs d’élite sur le sens de leur métier, une complicité entre braqueurs et otages autour d’un anniversaire fêté ou de jeux avec les bijoux extraits des coffres, les lourdes conséquences d’un tir ami involontaire, une histoire d’amour revisitant le syndrome de Stockholm, un discours anti-politiciens face à une foule en délire…

Règlements de compte en direct sur le parvis de la banque
La minisérie tourne autour de l’affrontement entre Horst Cali, le négociateur, et Jake Mendez, le patron du commando de vétérans. Ces deux hommes pétris d’un besoin de justice, réglos et valeureux, vont conclure un « partenariat commercial » pour satisfaire leurs ambitions : sauver la vie des otages un par un pour Cali, ne pas retourner en prison et donc sortir morts ou vifs de la banque pour Mendez et ses hommes.
Ils régleront d’ailleurs toujours leurs différents sur la place juste devant la banque, avec une trentaine d’armes pointés sur eux ! Ce sera à chaque fois donnant-donnant, jusqu’à l’ultime phase de leur duel, dans un dernier épisode ahurissant. Et sans pitié, comme dans un vrai et bon western.
François Simoneschi
Mise en ligne : dimanche 25 mai 2014 / Révision : dimanche 25 mai 2014
________________________________________________________________________________________________
Comment regarder Kill Point ?
Dans l’ordre, en commençant par le premier épisode, pour un feuilleton dans lequel tout détail a son importance.
Y a-t-il une fin ?
Oui. Le duel se termine magnifiquement.
Temps forts et temps faibles
Tous les épisodes sont égales qualité, et réservent des surprises et des scènes d’action.

À quel public s’adresse-t-elle ?
Aux adultes. Plus conscients de l’absurdité de la guerre et de ses fruits indésirables, parfois revendicatifs à juste raison.
Si vous avez aimé, vous pouvez regarder dans le même genre : Hostages, une autre prise d’otages à l’issue surprenante.
________________________________________________________________________________________________
Fiche technique de Kill Point (suite)
Production : Tim Iacofano
Distribution
John Leguizamo : sergent Jake « M. Wolf » Mendez
Donnie Wahlberg : capitaine Horst Cali
Jeremy Davidson : caporal Henry « M. Rabbit » Roman
Frank Grillo : soldat Albert « M. Pig » Roman
Leo Fitzpatrick : soldat Michael « M. Mouse »
J.D Williams : le marine Marshall « M. Cat » O’Brien Jr
Michael Hyatt : lieutenant Connie Reubens, chef d’équipe du SWAT
Christine Evangelista : Ashley Beck
Geoffrey Cantor : Abe Sheldon
Jennifer Ferrin : Chloe
________________________________________________________________________________________________
Épisodes de Kill Point
Unique saison (2007)
1 1.01 Pris au piège, première partie (Who’s Afraid of Mr. Wolf: Part One)
2 1.02 Pris au piège, deuxième partie (Who’s Afraid of Mr. Wolf: Part Two)
3 1.03 Pas de meringue (No Meringue)
4 1.04 Pour la patrie (Pro Patria)
5 1.05 Jour de visite (Visiting Hours)
6 1.06 Exfiltration (The Great Ape Escape)
7 1.07 Le Troupeau, première partie (Rabbit at Unrest: Part One)
8 1.08 À la vie, deuxième partie (The Devil’s Zoo: Part Two)

« Kill Point » que j’ai découvert il y a quelques années sur France 2 est une des meilleurs séries que j’ai vu : c’est constamment passionnant et les personnages (plutôt les braqueurs) sont attachants. Pour l’interprétation, au diapason, mention perso spéciale à John Leguizamo, immense et vraiment impliqué. Une mini-série humaniste qui pense plus à ses personnages qu’à l’action et où chaque personnage est soigneusement écrit. Un chef d’œuvre.