PRISON BREAK : Notre esprit glisse ailleurs
Classification : 4 étoiles
Regardé par le rédacteur : Intégrale
Lincoln Burrows est accusé à tort d’avoir assassiné le frère de la vice-présidente des États-Unis. Son frère se laisse enfermer dans la même prison pour lui permettre de s’évader. Il a tout prévu, et l’a codé dans un plan en forme de tatouage mystique. Un pur divertissement, fondé sur la recomposition permanente des alliances entre les personnages du feuilleton.
Pourquoi regarder absolument
Prison Break ?
Ici, il n’y a rien à espérer
Ingénieur en génie civil, Michael Scofield (Wentworth Miller) se fait volontairement arrêter durant un braquage de banque suicidaire en solitaire. Il est sévèrement condamné pour ce délit et envoyé en prison pour cinq ans, à Fox River, un quartier de haute sécurité. Dès son incarcération, il est averti du seul commandement ayant cours dans ce lieu isolé du monde par Brad Bellick (Wade Williams), chef de gardien et véritable patron de la prison pendant la nuit : « Ici, il n’y a rien à espérer ».

Un séjour carcéral désiré
S’il a comme compagnon de cellule Fernando Sucré (Amaury Nolasco), un adolescent attardé qui n’a plus que 16 mois à tirer avant de convoler en justes gosses avec sa fiancée Maricruz, cette gueule d’ange doit composer avec d’autres détenus, dont l’hostilité à son égard varie selon les circonstances :
Benjamin Miles Franklin (Rockmond Dunbar), la « pharmacie » de Fox River, Charles Patoshik (Silas Weir Mitchell), un simplet imprévisible, John Abruzzi (Peter Stormare), un ancien mafioso dénoncé par un repenti, Charles Westmoreland (Muse Watson), l’un des plus anciens prisonniers dont la légende affirme qu’il a caché un trésor de 5 millions de dollars avant d’être arrêté, et Theodore Bagwell dit T-Bag (Robert Knepper), une ordure sanguinaire doublée d’une balance.
Pourtant, ce séjour carcéral est son désir du moment. Michael Scofield s’est laissé enfermer pour une seule raison : faire évader Lincoln Burrows dit « Linc’ » (Dominic Purcell), son frère.
Plan de la prison tatoué sur le haut du corps
En effet, bien qu’il affirme être innocent, Linc’ doit passer sur la chaise électrique dans un mois pour le meurtre de Terrence Steadman, le frère de la vice-présidente des États-Unis.
Le temps presse d’autant plus que des agents, en apparence assermentés, menés par Paul Kellerman (Paul Adelstein), œuvrent pour que rien ne puisse retarder ou empêcher l’exécution.
Heureusement, Michael, stratège surdoué, a méticuleusement planifié une évasion avec son frère, presque sans armes, ni violence ou haine. Comme il avait conçu le bâtiment du pénitencier à travers son entreprise, en sous-marin, sans que le gouvernement américain ne le sache, il s’est fait tatouer sur le haut du corps un dessin mystique, dans lequel sont encodés le plan de la prison, ainsi qu’un certain nombre d’informations qui lui serviront le moment venu.
Si son projet ne se déroule pas tout à fait comme prévu, Michael saura trouver des appuis au sein de l’institution, comme l’infirmière Sara Tancredi (Sarah Wayne Callies), ancienne toxicomane et fille d’un homme politique majeur, tombée sous son charme, ou Henry Pope (Stacy Keach), le directeur de l’établissement, qui rêve d’offrir un Taj Mahal en bois à son épouse après 39 ans de vie commune. Et ne pourra espérer longtemps se faire la belle qu’à deux, avec son frangin…

La recomposition permanente des alliances
Prison Break a été cataloguée à tort comme une « série pour midinettes », en raison de son casting « classe mannequin », tout comme Desperate Housewives fut parfois classifiée « série pour bonnes femmes » avant que bon nombre de mâles ne rejoignent leur compagne sur le canapé pour de longues heures de plaisir et de rires (face à la télévision). Ce feuilleton, à regarder en couple et avec des enfants adolescents (les scènes insoutenables sont traitées de manière elliptique), est un pur moment de bonheur pour tous ceux qui aiment les fictions d’action à rebondissements, type 24 heures chrono. Il a même intéressé, un temps, Steven Spielberg, pour utiliser la trame initiale pour un long métrage.
L’agilité dont fait preuve les scénaristes ne s’opère jamais au détriment de la compréhension d’une intrigue pourtant complexe, notamment grâce à un usage millimétré du flash-back. La progression dans l’histoire s’effectue avec une surprise toutes les dix minutes correspondant aux insertions de publicité aux États-Unis. Si la tension est toujours palpable, située à un niveau constant atteint par peu de séries, elle le doit à un effet maîtrisé à merveille (sauf au milieu de la dernière saison… ce qui a même dérouté, de leur propre aveu, certains acteurs !) : la recomposition permanente des alliances entre les personnages.

Chacun des protagonistes sera ainsi amené, selon des besoins non négociables, à devoir collaborer avec les autres, aussi répugnantes que soient leurs valeurs immorales. Au-delà même de la résolution de l’intrigue, on se passionne et parfois même s’amuse de ces associations temporaires, voire improbables, entre fugitifs seulement unis par la même nécessité de fuir. Même l’épouvantable T-Bag, dont les mains sentent le sang des innocents, vous soustraira de la sympathie à son égard.
Le sens aigu de la fraternité
Ce pur divertissement réussit le tour de force de ne pas s’embarrasser pas de hautes questions philosophiques, les concentrant essentiellement dans la dernière saison pour justifier le complot de fond et ne livrant d’ailleurs le véritable moteur du héros majeur qu’au dernier moment (« Soyez le changement que vous voulez voir pour le monde », dixit Gandi). Le téléspectateur ne se prend pas ainsi jamais la tête, ne s’ennuie jamais. Il vibre pour des personnages attachants, dont le destin personnel compte davantage que l’intrigue centrale et dont la plupart vous touche par leur sens aigu de la fraternité.

Le casting, impeccable, est pourtant porté par de quasi-inconnus. Wentworth Miller (Michael Scofield) et Dominic Purcell (Lincoln Burrows) ont été choisi dans la semaine précédant le démarrage du tournage. Prison Break osera même une conclusion gonflée bien qu’inévitable, plus longuement développée à travers un ultime téléfilm, indispensable pour comprendre la générosité absolue du héros principal.
François Simoneschi
Mise en ligne : dimanche 8 juin 2014 / Révision : dimanche 14 septembre 2014
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Comment regarder Prison Break ?
Il s’agit d’un feuilleton, dont on ne peut manquer un seul épisode tant l’action est soutenue. Même si les résumés des épisodes précédents sont remarquablement conçus.
En version française, on profite, au moment du générique, du rap envoûtant de Faf Larage.
Y a-t-il une fin ?
Oui. La saison 4 conclut brillamment la série, en dénouant le complot initial dans ses moindres détails, en révélant les liens secrets entre certains personnages, et en rendant chacun à son destin.
Le téléfilm en deux parties (La dernière évasion), diffusé peu après la fin de la saison 4, explique ce qui est traité de manière elliptique dans les trois dernières minutes de l’ultime épisode.
Temps forts et temps faibles
Prison Break est une longue course-poursuite entre une équipe de prisonniers et le gouvernement américain, haletante durant plus de 80 épisodes.
La première saison ne se focalise pas sur la dureté de la vie carcérale comme l’avait terriblement exposée Oz avec talent, mais sur les mécanismes d’une évasion. Passé l’étonnement provoqué par toute première saison d’une nouvelle série, la seconde saison est sans doute la plus réussie, montrant que pendant la cavale des taulards, le jeu des alliances reste d’actualité.
On reste au même niveau d’intensité durant la troisième saison, avec le restant des équipes originelles réparti dedans et hors une nouvelle prison, située en Amérique centrale, où les captifs sont totalement livrés à eux-mêmes.
Si la quatrième et dernière saison continue d’innover, les mouvements permanents des alliances perdent le téléspectateur. La fin, parfaitement cohérente, osera même l’impensable. Elle sera plus longuement développée dans un ultime épisode de 83 minutes, renouant astucieusement avec l’essence même de la série, l’évasion en milieu carcéral.

À quel public s’adresse-t-elle ?
Aux amateurs de thriller en milieu inhabituel.
Si vous avez aimé, vous pouvez regarder dans le même genre : 24 Heures Chrono, l’une des rares séries à avoir su maintenir une cadence infernale dans les rebondissements de l’histoire, le moindre répit étant immédiatement interprété comme un signe inquiétant pour les personnages. Ce qui, il est vrai, peut lasser une certaine frange de téléspectateurs.
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Où regarder Prison Break ?
DVD : L’intégralité de la série est disponible en DVD.
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Fiche technique de Prison Break (suite)
Produit par Brett Ratner
Musique : Ramin Djawadi, Faf Larage Ambo (Ambroise M’Balla)
Distribution
Wentworth Miller : Michael Scofield
Dominic Purcell : Lincoln Burrows
Sarah Wayne Callies : Sara Tancredi
Amaury Nolasco : Fernando Sucré
Robert Knepper : Theodore Bagwell dit T-Bag
Rockmond Dunbar : Benjamin Miles Franklin
Paul Adelstein : Paul Kellerman
Wade Williams : Brad Bellick
Peter Stormare : John Abruzzi
Silas Weir Mitchell : Charles Patoshik
Muse Watson : Charles Westmoreland
William Fichtner : Alexander Mahone
Jodi Lyn O’Keefe : Gretchen Morgan
Robin Tunney : Veronica Donovan
Danay Garcia : Sofia Lugo
Chris Vance : James Whistler
Robert Wisdom : Norman « Lechero » St. John
Michael Rapoport : Don Self
Stacy Keach : Henry Pope
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Épisodes de Prison Break
Première saison (2005-2006)
1 1.01 La Grande Évasion (Pilot)
2 1.02 Allen (Allen)
3 1.03 Mise à l’épreuve (Cell Test)
4 1.04 Alchimie (Cute Poison)
5 1.05 Le Transfert (English, Fitz or Percy)
6 1.06 Au cœur de l’enfer – 1ère partie (Riots, Drills and the Devil – 1/2)
7 1.07 Au cœur de l’enfer – 2ème partie (Riots, Drills and the Devil – 2/2)
8 1.08 Route 66 (The Old Head)
9 1.09 Un homme hors du commun (Tweener)
10 1.10 Cause perdue (Sleight of Hand)
11 1.11 Un de trop (And Then There Were 7)
12 1.12 Rédemption (Odd Man Out)
13 1.13 Au bout du tunnel (End of The Tunnel)
14 1.14 Comme un rat (The Rat)
15 1.15 In extremis (By the Skin and the Teeth)
16 1.16 Les Blessures de l’âme (Brother’s Keeper)
17 1.17 Dépression (J-Cat)
18 1.18 Poker menteur (Bluff)
19 1.19 La Clé (The Key)
20 1.20 Sans retour (Tonight)
21 1.21 Le Grand Soir (Go)
22 1.22 Les Fugitifs (Flight)
Deuxième saison (2006-2007)
23 2.01 Chasse à l’homme (Manhunt)
24 2.02 Otis (Otis)
25 2.03 L’erreur est humaine (Scan)
26 2.04 Association de malfaiteurs (First Down)
27 2.05 Plan 1213 (Map 1213)
28 2.06 L’étau se resserre (Subdivision)
29 2.07 Les Confessions (Buried)
30 2.08 À la vie, à la mort (Dead Fall)
31 2.09 Le Duel (Unearthed)
32 2.10 Rendez-vous (Rendezvous)
33 2.11 Bolshoi Booze (Bolshoi Booze)
34 2.12 Si Près du but (Disconnect)
35 2.13 Le Piège parfait (The Killing Box)
36 2.14 Un Simple inconnu (John Doe)
37 2.15 Entre les lignes (The Message)
38 2.16 La Fin du voyage (Chicago)
39 2.17 Le Péché originel (Bad Blood)
40 2.18 Dernière chance (Wash)
41 2.19 Le Chantage (Sweet Caroline)
42 2.20 Panama (Panama)
43 2.21 L’Appât du gain (Fin Del Camino)
44 2.22 Sona (Sona)
Troisième saison (2007-2008)
45 3.01 Survivre (Orientación)
46 3.02 L’Eau et le Feu (Fire/Water)
47 3.03 Le Chat et la Souris (Call Waiting)
48 3.04 Chacun pour soi (Good Fences)
49 3.05 Interférence (Interference)
50 3.06 Le Dernier Combat (Photo Finish)
51 3.07 Œil pour œil (Vamonos)
52 3.08 Plus dure sera la chute (Bang and Burn)
53 3.09 Contre-Pouvoir (Boxed In)
54 3.10 Régner et Mourir (Dirt Nap)
55 3.11 30 Secondes (Under & Out)
56 3.12 Contre Vents et Marées (Hell Or High Water)
57 3.13 Vengeance (The Art of the Deal)
Quatrième saison (2008-2009)
58 4.01 De Charybde… (Scylla)
59 4.02 …En Scylla (Breaking and Entering)
60 4.03 À Bout de Souffle (Shut Down)
61 4.04 Les Aigles et les Anges (Eagles and Angels)
62 4.05 L’Esprit d’Équipe (Safe and Sound)
63 4.06 Tous pour Un (Blow Out)
64 4.07 La Manière Forte (Five The Hard Way)
65 4.08 Pacte avec le Diable (The Price)
66 4.09 Sacrifice (Greatness Achieved)
67 4.10 En Terrain Miné (The Legend)
68 4.11 L’Armée du Silence (Quiet Riot)
69 4.12 Self Contrôle (Selfless)
70 4.13 Le Mieux est de Fuir… (Deal or No Deal)
71 4.14 L’Offre et la Demande (Just Business)
72 4.15 Les Apparences sont Trompeuses (Going Under)
73 4.16 Mésalliance (The Sunshine State)
74 4.17 Les Liens du Sang (The Mother Lode)
75 4.18 Les Frères Ennemis (VS.)
76 4.19 Fils de… (S.O.B)
77 4.20 L’Effet Domino (Cowboys & Indians)
78 4.21 Le Choix de Michael (Rate of Exchange)
79 4.22 Vers la Liberté (Killing Your Number)
La dernière évasion (2009)
80 5.01 La Dernière Évasion – 1re partie (The Final Break: The Old Ball and Chain)
81 5.02 La Dernière Évasion – 2e partie (The Final Break: Free)